Les médias sociaux en une formule: serait-ce aussi simple ?
Expliquer des sujets complexes est simplement un don. Ou alors vous devez les intégrer dans une loi ou une formule. Les médias sociaux semblent faciles à utiliser, mais il est diablement difficile d’en expliquer correctement le fonctionnement. C’est pourquoi nous avons appliqué l’astuce de la formule. Bien sûr sans aucune ambition mathématique ou scientifique…
Quelle est la formule qui permet d’expliquer les médias sociaux ? Il se peut que ce soit la suivante, en partie basée sur la manière dont un certain média social a été conçu/fonctionne, à savoir Facebook, et “of course” en anglais:
(Post + Profile + Page) X (Push + Point + Ping) = Promote
Cela requiert quelques éclaircissements. Il y a une somme de 3 P entre les premières parenthèses. Post est synonyme de connexion à un média social et les messages, photos et vidéos en train d’être mis en place. Et il y en a suffisamment : Twitter, Facebook, Instagram, Youtube, Snapchat, LinkedIn, et bien d’autres encore. Il y en a trop pour tous les suivre soi-même. La séquence d’actions vous permet d’arriver à un profil (Profile). Les actions peuvent montrer ce que vous aimez, ce que vous n’aimez pas ou quels commentaires vous donnez. Si vous voulez aller plus loin et que vous voulez explicitement promouvoir vos employés ou votre entreprise, vous pouvez créer une page (Page). La valeur ajoutée n’en est ceci dit pas toujours claire pour moi. Récemment, lors d’un débat, j’ai entendu un porte-parole d’un parti politique Flamand, dire que pour un politicien, en devenir ou non, il est recommandé d’avoir un profil plutôt qu’une page. Car c’est ‘plus authentique”, le mot magique sur les médias sociaux.
Si vous voulez maintenant transférer votre message à beaucoup plus de gens, vous devez multiplier les 3 premiers P par la somme des trois P suivants. Push intervient lorsque vous commencez à partager des messages et d’autres le font aussi pour vous. La contribution de votre message doit donc être si attrayante que les gens veulent le faire spontanément et donner ainsi à votre message une plus grande portée. C’est là que ça se termine pour la plupart. Arrivé au Point, vous vous situez déjà à un niveau professionnel ou semi-professionnel. Le Point est équivalent au verbe ‘affiner’ ou ‘cibler’ : vous allez acheter de manière ciblée sur le média social. Vous avez de multiples possibilités en matière d’achats pour envoyer votre message en plus grand nombre et de manière plus ciblée : une page sponsorisée, un espace publicitaire ou des contacts spécifiques. Après tout, les entreprises de médias sociaux ne sont pas des œuvres de bienfaisance. Au contraire, elles ont un objectif commercial et veulent faire du profit. Finalement, vous arrivez à Ping. Vous envoyez un signal comme un sonar pour savoir qui est disponible pour recevoir votre message et y être réceptif. Pour de telles informations, beaucoup de gens et d’entreprises sont prêtes à payer beaucoup. Et c’est nécessaire dans le cadre d’une promotion (Promote) quand vous voulez vendre quelque chose ou quand vous voulez convaincre quelqu’un de votre opinion. Pour moi, cela s’arrête ici provisoirement. Pourquoi ? Parce que vous vous retrouvez alors dans les limites de ce qui est acceptable d’un point de vue légal et éthique. Cambridge Analytica – presque tout le monde sait maintenant de qui il s’agit – a déjà prouvé que vous pouviez aller très au-delà dans ce domaine : influence perturbatrice, manque de respect pour la vie privée, tromperie. Croyez-moi : nous n’avons pas encore vu la fin de ce que les algorithmes des entreprises de médias sociaux sont capables de faire. Espérons que nous, en tant que société, sommes capables de le gérer de façon responsable et démocratique. Clairement, un appel non déguisé aux élus du peuple.
Quiconque a une formule différente pour expliquer les médias sociaux ne doit pas hésiter à me le faire savoir. Peut-être qu’elle existe déjà et est beaucoup plus précise. Certes, une chose manque dans ma formule : le C du contenu. Le pouvoir du langage est au moins aussi fort que le pouvoir des mathématiques (avancées). Un texte raffiné, surmonté d’une couche de métaphores réussies, de beaux calembours et assaisonné d’une pointe d’ironie. J’y serais tenté, même si je réalise très bien que cela ne va pas profiter à ma santé (mentale). Une dépendance ? Ce sont les médias sociaux, certainement…
<em>Kris Poté, vice president de Capgemini, 27 mars 2018.</em>